L'écologie intégrative vue par Michel Serres
Dans un bel article du journal Libération du 8/12/09, intitulé "La non-invitée de Copenhague", Michel Serres donne une lumineuse définition de l'écologie intégrative :
"Inventée simultanément, autour de 1880, par des savants de Montpellier, spécialistes du mont Ventoux, et d'autres de Madison, spécialistes des lacs du Wisconsin, cette science étudie de grands fragments de paysage, montagnes, étangs, vallées ou déserts où pullulent mille espèces vivantes, bêtes, plantes, algues, champignons, , microbes et molécules, dans des conditions physiques données, eau, air, feu, climat et latitude. L'une des plus difficiles des sciences de la vie et de la terre, cette écologie exige de celui qui s'y livre, de hautes connaissances dans la plupart des disciplines, des mathématiques à la biochimie, de la physique de la terre à l'histoire naturelle, plus leurs mille et mille connexions. Vivant dans et de ces fragments de paysage, Homo sapiens et ses cultures ont même inventé de resserrer ces liens plus encore, pour en faire un tout, qu'ils nomment le Monde. L'écologiste a donc pour vocation et pour passion de réunir les sciences dites dures avec les sciences humaines. Il a ceci de commun avec le philosophe qu'il doit se faire généraliste, sans abandonner pour autant les rigueurs et précisions exigées par chaque discipline."
Michel Serres "La non-invitée de Copenhague" article du journal Libération