La neurobiologie intéresse aussi la psychothérapie intégrative

Les recherches les plus avancées en neurobiologie du cerveau intéressent la psychothérapie intégrative, car elles peuvent éclairer  les résultats empiriques obtenus par certaines pratiques psychothérapeutiques.
Ainsi, par exemple, les recherches sur le cerveau émotionnel ou cerveau limbique, mais aussi les recherches sur les réactions du cerveau des grands méditants sont particulièrement éloquentes.
Ce texte extrait d'un livre intéressant de Luc Nicon "TIPI, techniques d'identification des peurs inconscientes", montre que la recherche scientifique en neurobiologie peut valider ou aider à comprendre des techniques psychothérapeutiques de revécu de situations traumatiques, originelles (changement d'histoire PNL, régressions hypnotiques, rebirth, respiration holotropique, EMDR et TIPI de Luc Nicon). Ce sont des revécus conscients qui peuvent neutraliser les effets de ces traumas du passé.

Voir aussi sur mon blog, les différents articles que j'ai consacrés à l'intégration entre les expériences intérieures méditatives de Krishnamurti et les découvertes récentes des neurosciences relatives à la méditation et à la pleine conscience.

"Mc Ewen (The Hostage Brain, 1994, Current Opinion in Neurobiologie 5, 1995), éminent chercheur sur la biologie du stress, a mis en évidence qu'une peur brève mais intense entraîne un appauvrissement en dendrites des neurones activés par cette peur dans l'hippocampe. Les dendrites, parties réceptrices des neurones, sont des acteurs majeurs dans la formation de la mémoire consciente. Les dégradations sont réversibles si la peur ne dure pas, mais les dendrites sont définitivement endommagées, laissant les neurones isolés, si la peur se prolonge. Dans ce cas le souvenir conscient, à l'origine de la peur devient inaccessible. Lorsque la peur se manifeste, il ne subsiste alors aucune piste pour en retrouver consciemment le point de départ. La manifestation sensorielle de la peur reste alors, de fait, la seule trace qui puisse, éventuellement, permettre de remonter jusqu'à l'événement d'origine et de le désactiver consciemment. En ce sens, des signaux de forte intensité (des sensations physiques fortes reproduites consciemment par exemple), en ciblant les neurones qui ont été isolés par des dentrites endommagées, peuvent réactiver l'activité de ces neurones et permettre ainsi la restitution consciente de la mémoire.
Par ce mécanisme, on peut imaginer, un peu comme un sourcier s'approche d'un point d'eau avec sa baguette, qu'en remontant consciemment au plus fort de la manifestation sensorielle de la peur et en la revivant pleinement et avec consentement on puisse la désamorcer en "reconstruisant" l'accès endommagé aux neurones concernés. Dans ce cas, la mise en conscience ne porte plus sur le souvenir, mais sur la ré-expérimentation (volontaire et sécurisée) de la peur. Il s'agit là, très probablement, du mécanisme qui sous-tend notre approche."

Luc Nicon "TIPI, Technique d'identification des peurs inconscientes" éditions Emotion Forte p.71