La PNL est intégrative
La PNL (Programmation Neuro-Linguistique) est un exemple de psychothérapie intégrative.
Elle est née en 1972, de la rencontre d'un informaticien et mathématicien (Richard Bandler) et d'un linguiste (John Grinder), tous deux docteurs en psychologie. Elle porte donc en elle-même, à l'origine, l'intégration de différents courants de pensée :
les mathématiques : on en retrouve la trace dans le souci de l'élégance des processus de changement , sous forme de protocoles.
l'informatique : Bandler et Grinder en utilise la métaphore du "biocomputer humain" pour approcher le fonctionnement de l'esprit humain, avec des programmes (ou métaprogrammes) comparables à des logiciels et un système nerveux comparable à un ordinateur.
la linguistique : la PNL est influencée par les travaux d'Alfred Korzybski, père de la sémantique générale, dont on retrouve la célèbre formule "la carte n'est pas le territoire", et de Noam Chomsky soulignant les aspects structuraux du langage, qui vont servir à mettre au point le premier outil de la PNL : le méta-modèle et ses violations .
Par ailleurs, Bandler et Grinder vont se retrouver dans la mouvance du groupe de Palo Alto en Californie, et la PNL sera aussi influencée par :
Gregory Bateson (1904-1980) : c'est autour de ses idées que va se constituer le groupe de Palo Alto. Il est lui-même un penseur hautement intégratif qui va explorer de nombreux domaines du savoir (zoologie, biologie, ethnologie, cybernétique, anthropologie, les logiques orientales du zen et du taoïsme, etc). Son apport le plus important sera d'aborder les questions de communication et de relations humaines sous un angle nouveau systémique. Il préfacera le premier livre de Bandler et Grinder, pour bien souligner la continuité de la PNL avec ses recherches sur la communication. On lui doit aussi le système des "niveaux logiques" qui sera développé plus tard par Robert Dilts.
la systémique : l'homme est considéré comme un système d'auto-organisation, avec une logique circulaire des comportements ou rétroaction ((importance du travail sur l'Etat Désiré, l'Objectif, la Solution, comme facteur de changement)
le cognitivisme : l'influence de Vaihinger est importante "notre agir repose sur des fictions que nous fabriquons intérieurement" . C'est tout le travail de la PNL sur les processus internes de la pensée, le VAKO, le dialogue interne, le système de croyance.
la psychologie expérimentale : importance de la vérification empirique des protocoles.
Enfin, Bandler et Grinder vont avoir l'idée de génie de modéliser les plus grands psychothérapeutes de l'époque, (en l'occurence Milton Erickson, Virginia Satir et Fritz Perls) afin de dégager les facteurs communs de succés de leurs techniques, ce qui est une des voies d'approche de la psychothérapie intégrative (mettre en évidence les facteurs communs de succés de toutes les psychothérapies, au delà des spécificités de leur technique). Cette voie va permettre à la PNL de poser les bases de l'excellence en communication, avec l'importance du dialogue non verbal, la synchronicité.
On retrouve aussi dans la PNL, des techniques empruntée aux méthodes de chacun, puis adaptées :
Chez Milton Erickson, la PNL puise l'utilisation des mots qui font office d'ancrage, des techniques d'intervention un peu hypnotiques (mais la transe s'efface au profit de techniques plus ritualisées, les protocoles), l'importance des ressources que la personne porte en elle pour trouver la solution à ses problèmes, la reconnaissance d'un inconscient proche de l'inconscient éricksonien.
Virginia Satir transmet la diversité des positions perceptuelles, la modélisation de ses qualités relationnelles et de ses dons d'observation.
Provenant de Fritz Perls on retrouve la mise en scène de différentes parties de soi-même, les techniques de régression en âge.
La PNL de 3e génération (Robert Dilts) est de plus en plus intégrative
La PNL de la 1ère génération des années 70, ne s'occupait que de l'individu, au niveau des comportements et des apprentissages.
La PNL de 2e génération des années 80, toujours centrée sur l'individu, intégre des niveaux de questionnement supérieurs, relatifs aux croyances et aux valeurs. En même temps, elle étend ses domaines d'application vers l'éducation et la santé, l'entreprise.
La PNL de 3e génération (Robert Dilts, Connirae Andreas, Robert MacDonald, Stephen Gilligan, Judith Delozier) représente un niveau d'intégration encore supérieur, d'une part en s'intéressant de plus en plus aux systèmes et à leur changement, d'autre part en se centrant sur les niveaux les plus élevés de la personne : l'identité et la spiritualité. Les techniques intègrent la notion de "champ", le corps (l'intelligence somatique), les archétypes et les métaphores (le voyage du héros).
La carence intégrative de la PNL demeure, à mon sens, l'expression émotionnelle, le travail sur le ressenti. La PNL de 3e génération tente de remédier à cela.