Les facteurs communs de succès de toutes les techniques psychothérapeutiques

C'est la PNL qui la première dans les années 70, s'est lancée dans cette recherche en modélisant les thérapeutes les plus performants de son époque et en étudiant les facteurs communs de leur succès.
Ensuite, des études menées sur les facteurs de changement auprès de personnes en psychothérapie, concluent que l'impact des techniques spécifiques est minime (15%) par rapport à d'autres facteurs, en particulier les facteurs communs de succès à toutes les psychothérapies (30%) : voir schéma.

Une manière d'aborder l'intégration des diverses psychothérapies consistent à étudier de près ces facteurs communs, de manière à en faire une priorité dans l'enseignement des écoles, plus importante que les techniques elles mêmes. Dans ces études rapportées par Lambert en 1986, le coup de grâce infligé à l'importance de chaque technique spécifique, est donné par le fait que les rémissions spontanées (c'est à dire les facteurs indépendants à la démarche thérapeutique), représentent 40% des pourcentages d'amélioration ! Si cela pouvait contribuer à mettre un terme à toutes ces sottes querelles entre écoles et techniques différentes qui se prennent tellement au sérieux !

Olivier Chambon et M. Marie-Cardine ont étudié particulièrement l'importance de ces facteurs communs dans leur livre "Les bases de la psychothérapie" (cf bibliographie, voir aussi sur mon blog la discussion relative à ces facteurs communs).

M. Young en 1992 met en évidence 6 facteurs principaux de succès :

1. La qualité de la relation thérapeutique est le facteur le plus important, elle permet l'alliance thérapeutique, c'est à dire une relation positive, chaleureuse, porteuse de sens et créative entre le psychothérapeute et son client.
Elle est fondée sur les qualités personnelles du thérapeute :
C'est d'abord sa qualité d'accueil inconditionnel du client, basée sur l'écoute bienveillante, l'empathie rogérienne, pour que le client puisse s'exprimer librement et se sentir lui-même, reconnu inconditionnellement.
Cela nécessite pour le thérapeute, un travail sur lui-même, capable de comprendre et de gérer les relations de transfert et contre-transfert (c'est à dire ses propres réactions émotionnelles).
Le thérapeute intégratif doit aussi savoir manier avec fluidité et adaptabilité différents types de relation selon la personnalité du client, les différents moments de la cure ou les techniques utilisées (en particulier les postures directives et non-directives).
Il faut encore ajouter comme ingrédients de la qualité relationnelle, les valeurs, l' éthique, la déontologie du thérapeute et sa qualité d'être faite de gentillesse, bienveillance, sympathie, humour permettant au client de se sentir bien et de se révéler peu à peu dans son être.
Cela explique pourquoi, il me semble, que le travail sur soi-même pour développer ces qualités d'être, est le principal critère et fait la spécificité du métier de psychothérapeute.


2. Induire des attentes positives et accroître la motivation (au changement), ce qui nécessite de travailler sur les objectifs et les solutions au problèmes.

3. Agir sur le niveau d'activation émotionnelle : soit pour accroitre, soit pour diminuer le niveau émotionnel

4. Accroître l'estime de soi (renarcissiser la personne).

5. Provoquer des changements de niveaux de perception, ou de signification (recadrage), c'est à dire donner du sens au symptôme.

6. Créer le changement comportemental, en particulier à l'extérieur du cabinet thérapeutique, dans des situations réelles.